Entretien avec Norbert Uzan (le Scénoscope),
scénographe de l'exposition.
Les Trois Révolutions du Livre, ce n'est pas votre première exposition. Quelles autres expositions avez-vous déjà réalisées ?
Depuis plusieurs années, l’équipe du Scénoscope réalise des expositions temporaires et permanentes (expositions de patrimoine, expositions à caractère scientifique et technique, expositions d’œuvres, modules itinérants, dans tous les domaines de la connaissance) pour des institutions très diverses (Paris-Musées, Bibliothèque nationale de France, Muséum national d’histoire naturelle, Cité des Sciences et de l’Industrie, Musée Galliera…) : Les Îles, Vivre entre ciel et mer, Renaud-Barrault, Cachemires parisiens
Chaque projet est différent et exige des compétences spécifiques. Comment avez-vous travaillé pour concevoir cette exposition ?
Nous fonctionnons en équipe. Chaque projet muséographique mobilise beaucoup de personnes sur différentes périodes. Pour l’exposition Les trois révolutions du livre, un plasticien, un graphiste, plusieurs dessinateurs ont travaillé à la conception scénographique. La diversité des approches et des sensibilités crée une synergie formidable, qui dynamise la réflexion et la fait sans cesse évoluer. Chaque projet a sa vie propre, il peut changer du tout au tout en fonction des impressions, des rencontres, des contraintes…

À ce propos, quelles contraintes avez-vous rencontrées dans cette salle d’exposition, et quelles influences ont-elles eues sur votre scénographie ?
Comparée à d’autres salles d’exposition que j’ai pu pratiquer, celle-ci a été assez simple à aménager. Il est vrai qu’une exposition aussi riche aurait mérité de bénéficier d’une surface plus grande. Mais, dans chaque projet, il faut savoir intégrer les contraintes du lieu dans la conception scénographique. On a parfois de bonnes surprises, l’espace et le projet s’adaptent quelquefois très bien. Ici, le visiteur suit un itinéraire qui épouse parfaitement le propos de l’exposition. À l’issue du parcours chronologique, ce dernier est invité à « remonter le temps ». On évite ainsi de développer une logique de progrès absolu et le visiteur est mieux à même de discerner les constantes techniques qui ont traversé les époques. Pour la mise en scène, cet aller-retour nous autorise aussi à jouer sur tout un système de correspondances et d’échos très intéressant.